©️ Dior

Pour le défilé de la Croisière 2026, Dior a choisi un lieu peu connu du grand public mais chargé d’histoire : la Villa Albani Torlonia, à Rome. Ce jardin privé du XVIIIe siècle, habituellement inaccessible au public, a accueilli invités, actrices et journalistes pour une soirée placée sous le signe de la discrétion, de la culture et de la mémoire.

Il s’agissait d’un retour attendu pour Maria Grazia Chiuri, qui n’avait pas présenté de collection à Rome depuis “Mirabilia Romae”, son dernier grand projet dans la capitale italienne, à l’époque où elle codirigeait la création chez Valentino. « Pour moi, réaliser un projet à Rome était évidemment un de mes souhaits, mais aussi une de mes craintes, car “Mirabilia” avait été un moment si fort », a-t-elle expliqué.

Plutôt que de suivre une narration unique, la collection se construit sur un ensemble de références personnelles et culturelles liées à la ville. Chiuri mêle l’esprit aristocratique de la Renaissance à des clins d’œil au théâtre et aux costumes italiens, qu’elle réinterprète dans une approche résolument contemporaine. Côté matières, le contraste entre légèreté et structure domine : dentelle fine, velours fluide, coton brodé et jeux de transparence donnent du relief aux silhouettes. « I want to show what I love, what I really love », confie la créatrice. La palette reste sobre : blanc, crème, noir profond, touches de bordeaux et dorures ponctuelles. 

La collaboration avec Tirelli Costumi, atelier renommé pour son savoir-faire dans la création de costumes de cinéma, a donné naissance à plusieurs pièces directement inspirées de tenues vues dans des films emblématiques du cinema italien. Certaines robes, capes ou vestes évoquent clairement des éléments aperçus dans Le Guépard de Visconti ou Le Temps de l’innocence de Scorsese, à travers des coupes longues, des broderies complexes ou des étoffes au tombé théâtral.

Parmi les figures qui ont influencé cette collection, Mimì Pecci-Blunt tient une place particulière. Mécène et organisatrice d’événements artistiques dans l’entre-deux-guerres, elle a marqué la scène culturelle européenne par son engagement et son goût pour les mises en scène audacieuses. Maria Grazia Chiuri et sa fille ont récemment participé à la restauration de son théâtre, le Teatro della Cometa, à Rome.

Un clin d’œil à l’un de ses événements les plus célèbres – le « Bal Blanc » de 1930 – se retrouve dans le dress code imposé aux invitées : le blanc pour les femmes, le noir pour les hommes. Avant le défilé, un tableau vivant composé d’acteurs vêtus de blanc a été présenté dans le jardin, ajoutant une dimension silencieuse et presque muséale à la soirée.

Présentée à un moment où des rumeurs circulent autour d’un éventuel départ de Maria Grazia Chiuri, cette collection Croisière 2026 prend un sens particulier. Sans faire d’annonce officielle, la créatrice a livré un défilé qui se lit comme une forme de synthèse : un projet ancré dans la ville où elle a grandi, fondé sur des références culturelles fortes et construit autour d’un vocabulaire qu’elle défend depuis son arrivée chez Dior.

ACTUALITÉS

NOS OFFRES