Raselli Franco Group X Kering

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Kering mise sur la joaillerie avec Raselli Franco Group

Déc 28, 2025 | Business

Après deux années marquées par des cessions et des réorganisations internes, Kering investit 115 millions d’euros pour acquérir 20 % du fabricant italien de joaillerie Raselli Franco Group. Kering prévoit de prendre le contrôle total d’ici 2032, dans la continuité du recentrage engagé par le groupe.

En octobre 2025, le groupe a annoncé la cession de sa division beauté à L’Oréal, mettant un terme à une tentative de courte durée de structurer une division beauté autonome. Cette cession a réduit le périmètre du groupe au profit d’activités où Kering dispose déjà d’un contrôle direct sur les marques, la distribution et les marges.

Contrairement à la mode, exposée aux transitions créatives et à la volatilité de la demande, en particulier chez Gucci, dont la performance continue de peser sur les comptes du groupe – la joaillerie affiche des revenus plus réguliers et une meilleure visibilité à moyen terme. Les maisons Boucheron, Pomellato, Dodo et Qeelin opèrent sur un segment moins dépendant des collections saisonnières et des cycles de démarques, avec une clientèle plus stable et des paniers moyens élevés.

« Cette acquisition marque une étape stratégique pour Kering et traduit notre ambition dans la joaillerie. Raselli Franco Group apporte un savoir-faire et des capacités d’innovation reconnus, ancrés dans un héritage solide et un engagement fort en matière de durabilité. En sécurisant des capacités de production clés pour notre activité joaillière, ce partenariat renforcera notre chaîne de valeur et soutiendra la croissance de nos maisons»,  a déclaré Luca de Meo, directeur général de Kering.

Raselli Franco Group n’est pas un nouveau partenaire pour Kering. Fondée en 1969, cette entreprise familiale italienne collabore avec le groupe depuis plusieurs décennies. Elle intervient sur l’ensemble de la chaîne de production joaillière, de l’approvisionnement en matières premières au prototypage, en passant par la fonderie, l’usinage CNC, l’assemblage et le contrôle qualité.

Cette opération reflète également les contraintes qui pèsent actuellement sur les chaînes d’approvisionnement du luxe.  La hausse des coûts des métaux précieux, le renforcement des exigences de traçabilité et l’attention accrue portée aux standards de production ont poussé plusieurs groupes à internaliser des savoir-faire jusque-là externalisés. En joaillerie, où la précision d’exécution et la maîtrise des matériaux conditionnent directement les marges, la détention d’outils industriels est devenue un enjeu opérationnel.

Depuis l’arrivée de Luca de Meo à la direction générale, Kering a engagé une série d’ajustements visant à clarifier son périmètre d’activité. La cession d’actifs jugés non stratégiques et le recentrage sur les segments les plus contributifs ont progressivement redéfini les priorités du groupe.