Pour la troisième fois en quelques semaines, Louis Vuitton fait face à une violation de données, cette fois depuis Hong Kong, mettant en lumière une fragilité grandissante des géants du luxe face aux menaces cybernétiques.

Alors que la Maison avait déjà été visée en Corée du Sud et au Royaume-Uni, c’est désormais son infrastructure à Hong Kong qui a été compromise. D’après les informations relayées par des sources locales, les données de près de 419 000 clients auraient été exposées. Il s’agirait de renseignements personnels : noms, coordonnées, historiques d’achats, et dans certains cas, des copies de passeports. Aucune information bancaire ne serait concernée.

La fuite, qui remonterait au 13 juin, aurait fait l’objet d’une alerte tardive aux autorités. Le Commissariat à la protection des données personnelles de Hong Kong a ouvert une enquête pour évaluer un possible manquement à l’obligation de notification. En parallèle, une investigation interne serait en cours au sein de la filiale hongkongaise de la marque.

Ce nouvel incident s’inscrit dans une série d’attaques visant le secteur du luxe ces derniers mois. Dior, Tiffany & Co, et plus récemment Cartier, ont eux aussi été confrontés à des infiltrations de leurs systèmes. L’essor du numérique depuis la pandémie a multiplié les points d’entrée pour les cybercriminels, notamment via l’augmentation du volume de données collectées et la digitalisation accrue de l’expérience client.

Au-delà des conséquences immédiates pour les consommateurs, ces attaques révèlent des enjeux économiques majeurs. Outre l’extorsion ou la vente de données personnelles, les fichiers internes volés peuvent alimenter les circuits de la contrefaçon ou dévoiler des secrets de fabrication. Dans cet environnement, les marques de luxe ne sont pas seulement des victimes : elles deviennent des cibles stratégiques à haute valeur.